Sexologie

SEXOLOGIE

RÔLE & SERVICES


La première consultation, Lara JALWAN la voit comme une prise de contacts, un échange où le malade peut parler de tous les aspects de sa vie et de l’impact de la maladie sur ceux-ci. « Mon projet est d’accompagner dans l’acceptation de la maladie, de la différence et du regard d’autrui. » Le patient est vu seul mais très vite la psychologue lui propose de le recevoir avec son conjoint s’il le souhaite. L’occasion également d’aborder l’annonce du diagnostic aux enfants, le cas échéant. « Il est important que les parents soient prêts à le faire mais sans trop attendre. Il ne s’agit pas de tout raconter à l’enfant mais de rassurer et de l’aider à comprendre que son parent a un statut différent et nécessite des temps de repos par exemple et que des aménagements de la vie quotidienne et familiale sont indispensables, tout en respectant la place de chacun. Afin de faciliter la démarche, je remets aux patients, à chaque fois que possible, des manuels adaptés (livres, contes ou bandes dessinées…) et leur propose de rencontrer leur(s) enfant(s). Souvent, les enfants expriment le besoin de s’exprimer autour de la SEP et surtout d’entendre que ce n’est pas de leur faute si leur parent est malade. »



Ces consultations, entièrement prises en charge, sont également l’occasion d’identifier les autres besoins des patients. «  Je travaille en partenariat avec les infirmières mais aussi avec les assistantes sociales de l’hôpital ou de la commune et l’équipe du réseau SEP IDF Ouest. 

Mon rôle est aussi d’évaluer un problème et d’adresser à la bonne personne : orthophonistes, neuropsychologues, etc. Je demande toujours au patient son accord pour partager les informations nécessaires. »

EXPLICATION SUR LES DIFFÉRENTS NIVEAUX DE TROUBLES


Les troubles sexuels primaires sont directement liés aux lésions et sont ceux mis au premier plan par les patients. Troubles de l’érection, de l’éjaculation, difficultés orgasmiques mais aussi troubles de la sensibilité - hypo ou hyper - ; leur prise en charge est assurée par des médecins spécialistes, urologue, gynécologue notamment et parfois des kinésithérapeutes. L’accompagnement psychosexologique se fait en parallèle. Les troubles sexuels secondaires

sont indirectement liés aux lésions : fatigue, neuropathie, spasticité, etc. Les séances avec Lara Jalwan s’articulent alors autour del’apprentissage de la gestion de la douleur, de la fatigue. 



« J’invite les patients à découvrir une nouvelle cartographie sensorielle, à anticiper les moments d’intimité, les prévoir dans le temps (plutôt le matin ou après la sieste qu’en fin de journée par exemple). L’objectif est de maintenir le plus longtemps possible une activité sexuelle, qui ne se résume pas à la pénétration. La coopération du conjoint est alors fondamentale. »  



Les troubles sexuels tertiaires sont d’ordre psychosocial. Face à l’altération de l’image de soi, la perte de confiance en ses capacités de séduction, la sexologue propose un accompagnement autour de la valorisation des compétences du patient. « Souvent, plusieurs types de troubles sont imbriqués mais il peut y avoir des solutions dans la très grande majorité des cas, avec d’autres façons de vivre sa sexualité. En sexologie, les thérapies sont brèves, ce n’est pas une psychanalyse. Pour chaque patient, selon ses demandes et à son rythme, nous nous fixons 1 ou 2 objectifs de travail réalistes et réalisables. »

Mme Lara JALWAN

Psychologue et sexologue clinicienne

Titulaire d’un DIU de sexologie,

Lara Jalwan a mené une étude auprès de 237 patients atteints de SEP sur les stratégies de coping (du verbe anglais « to cope with » qui signifie « faire face à ») et les troubles sexuels au cours de leur maladie. Elle a ainsi mis en évidence que 75 % des malades présentaient au moins un trouble sexuel au cours de leur maladie, majoritairement d’ordre secondaire. 

Membre à part entière de l’équipe hospitalière de CLINORSEP, Lara Jalwan assure l’accompagnement psychologique et sexologique des patients atteints de la sclérose en plaques.

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